chaque catégorie se remettent à s’agréger corporativement et s’efforcent par tous les moyens licites ou non, louables ou coupables, tyranniques parfois, d’atteindre un certain état juridique dont le rêve les obsède et dont la formule, par malheur, est loin d’être trouvée. Là où cette tendance est le mieux accusée et le plus près d’être réalisée, c’est peut-être où elle a été poursuivie sans combats, le moins révolutionnairement du monde : dans l’industrie de la locomotion. Autant les anciens voituriers se faisaient une concurrence acharnée, autant les employés de chemins de fer, même entre compagnies rivales - rivales et cependant collaboratrices, et de plus en plus collaboratrices, de moins en moins rivales - se sentent solidaires et se solidarisent chaque jour davantage. Aussi ces voituriers galonnes sont-ils devenus des espèces de fonctionnaires, regardés comme tels par tout le monde. Il y aurait la vraiment de quoi justifier en partie, — en bien minime partie, je l’avoue - ce penchant irrésistible au fonctionnarisme universalisé, qui, dit-on, caractérise les Français, et qui pourrait bien, avant peu, caractériser tous les peuples. En cela, comme à tant d’autres égards, aurions-nous eu le malheur ou le mérite d’être des précurseurs ?
Nous ne pouvons, à propos des oppositions d’ordre économique, éviter de dire un mot des crises. Les crises commerciales et financières se rattachent-elles à notre sujet ? Oui et non. Ces maladies économiques résultent bien, il est vrai, d’un resserrement du crédit et de la consommation succédant à un abus du crédit et de la dépense, d’une contagion de pessimisme succédant à une contagion d’optimisme sur le marche d’une région plus ou moins étendue (moins étendue à