souvent écrasante de sa rivale ne lui permettait raisonnablement de l’espérer, à moins que, de désespoir, affolée, elle ne se suicide pour ainsi dire, quand il lui restait encore des chances de vie et de succès.
On comprend, par des motifs analogues, les clameurs des ouvriers quand, par hasard, leurs salaires baissent ; car il est naturel que les salaires s’élèvent ou se maintiennent, et non qu’ils descendent, l’évolution sociale ayant pour effet d’augmenter ou de maintenir, jamais de diminuer, le nombre des besoins et des consommations imités d’autrui, de compliquer, non de simplifier les conditions du bien-être élémentaire. Voilà pourquoi, en vertu des lois de la propagation imitative, les salaires, quand ils décroissent, décroissent bien moins régulièrement et continûment qu’ils ne croissent, comme ils le font en vertu de leur tendance propre et à peu près irréversible. Au contraire, le taux de l’intérêt a une tendance incontestable, historiquement démontrée, à s’abaisser sans cesse jusqu’à un minimum d’où il n’est pas probable qu’il remonte jamais, s’il ne survient quelque grande catastrophe ou quelque afflux inouï d’inventions capitales, révolutionnaires de l’industrie ; mais cette baisse n’a que l’apparence d’une régression, elle est l’expression mathématique de véritables progressions, et je laisse le soin de le prouver à M. Paul Leroy-Beaulieu, qui, dans son grand traité d’économie politique, a fait toucher du doigt les vraies causes de cet abaissement séculaire et normalement nécessaire du revenu des capitaux : ces causes, en définitive, se réduisent à des propagations imitatives, notamment la productivité décroissante des inventions industrielles par