supposer. C’est en raison de leur degré de sécurité, de protection efficace, c’est-à-dire de leur proximité d’une ville, d’un château fort, d’un monastère, que certaines terres ont été défrichées et cultivées avant certaines autres, à degré de fertilité égal. Or, a ce point de vue, les accidents historiques de la victoire et de la défaite jouent un rôle immense, et, assez souvent, le plus souvent même, les lieux élevés étant les plus forts militairement, il doit arriver que les plateaux ou les pentes des collines, quoique peu fertiles, soient, même sur les vieux continents, cultives avant les terres basses et grasses. L’influence de la fertilité et celle de la sécurité se balancent donc fréquemment et donnent une résultante des plus variables.
Il en est des emplacements successifs de l’industrie comme de ceux de l’agriculture. L’industrie va-t-elle toujours des endroits les plus productifs aux moins productifs, comme il arrive, ce semble, pour les mines, dont les plus superficielles et les plus rémunératrices sont exploitées avant les plus profondes ? Oui, mais dans le rayon des pays où l’on jouit de la protection des lois, car des mines moins riches dans un pays plus sûr sont préférées à des mines plus riches dans une région mal protégée. En outre, les emplacements industriels les plus productifs et les plus sûrs sont choisis parmi tous les emplacements que l’on connaît. Mais la science, le flair, le hasard, peuvent faire connaître un emplacement nouveau, un gisement métallifère par exemple, à la fois supérieur en richesse et en sécurité à tous ceux qui sont déjà connus : c’est le cas de beaucoup de mines d’or ou d’argent. Il dépend aussi d’une invention, qui transforme une industrie par l’