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oléagineuses et plus tard aux lacs de pétrole ; il s’est aidé, pour ses travaux, d’abord de ses esclaves, puis de ses bêtes de somme, puis des chutes d’eau, de la vapeur d’eau et de l’électricité. Il a eu pour armes ses seuls bras d’abord, auxquels se sont ajoutés d’âge en âge la dent féroce de ses chiens, les massues et les arcs empruntés à ses forêts avec les poisons végétaux de ses flèches, enfin la poudre et autres substances explosibles. Il a eu pour outils, pour instruments durs et résistants de ses volontés capricieuses, ses seuls membres d’abord, ses os, ses dents, ses ongles, avec l’aide successive, en premier lieu, des leviers, des marteaux, des couteaux, des aiguilles naturels que lui procuraient en premier lieu les os longs, la corne, les défenses, les arêtes, etc., des animaux chassés ou péchés par lui, en second lieu les branches de certains arbres, les enveloppes ou les noyaux de certains fruits, enfin la nature inorganique ; et les trois âges de la pierre éclatée et polie, du bronze, du fer, ne sont que la subdivision de cette dernière période. Cette subdivision présente d’ailleurs une série aussi naturelle que la précédente, qu’elle complète ; les substances minérales ont dû se suivre dans l’ordre de leur difficulté d’extraction ou de fabrication combiné avec celui de leur utilité. Notons qu’un âge du cuivre assez court a précédé parfois l’âge du bronze.

On pourrait multiplier facilement les applications de l’espèce de loi qui vient d’être indiquée, de même qu’il serait facile d’y noter maintes exceptions : il ne me paraît pas certain ni probable, par exemple, que l’homme ou l’anthropoïde primitif se soit servi d’os longs avant de faire usage du bâton ; et, s’il est vrai que l’homme a bâti des maisons en bois