avec celle de simple différence. Le sens de neutralisation ou d’équilibration réciproque doit être retenu.
L’acide et la base sont opposés en tant qu’ils se neutralisent ; les couleurs dites complémentaires méritent aussi d’être opposées en tant qu’elles s’entre-détruisent pour produire du gris, sorte de coloris incolore. Le poison est aussi bien l’opposé de l’antidote. De même, nous dirons que deux poids inégaux, suspendus aux deux bras inversement inégaux d’un levier, sont opposés s’ils se font équilibre ; peu importe, en effet, leur défaut de similitude apparent. Ici, la faculté de s’équilibrer, l’égalité des deux effets mécaniques, constitue la similitude vraie.
Mais le domaine entier de l’opposition est-il embrassé par cette définition ? Les deux foyers d’une ellipse ne s’équilibrent en rien, ni le concave et le convexe, ni le plaisir et la douleur. Dira-t-on que ces oppositions purement statiques n’ont de valeur qu’à raison des oppositions dynamiques d’où elles sont tirées, qu’il n’y a point d’oppositions géométriques, mais seulement des oppositions mécaniques, qu’il n’y a point d’oppositions anatomiques (feuilles dites opposées, corolles régulières, organes doubles), mais seulement des oppositions physiologiques (inspiration et expiration, systole et diastole, etc.) ? En faveur de la négative, on ne manquera pas de faire remarquer qu’en arithmétique même, le contraste du signe plus grand et du signe plus petit, du signe plus et du signe moins, sinon celui du zéro et de l’infini, est indéniable. La contrariété de certaines tendances, ajoutera-t-on, loin de pouvoir servir de fondement à celle des états qui sont leurs termes, la suppose nécessairement. L’espérance n’est l’op-