nerveux ? Mais ne confondons pas le phénomène psychologique avec les fonctions physiologiques qui le conditionnent. Des forces ne peuvent être dirigées sans être comprimées dans une certaine mesure, mais c’est de la direction qu’il s’agit ici et non de la compression qui en est le procédé cérébral. Or, cette direction peut tendre à ce qu’un acte soit accompli, ou ne soit pas accompli, par nous ou par autrui. Mais, toujours, la direction positive est la règle, et la direction négative l’exception, plus ou moins fréquente du reste. Celle-ci abonde dans les relations internationales. Il n’est point rare que, devant une entreprise d’un peuple, se dresse la résistance de ses voisins. S’il veut s’annexer tel territoire ou nouer telle alliance, ceux-ci veulent qu’il ne s’annexe pas ce territoire, qu’il ne conclue pas cette alliance. C’est un casus belli si la seconde de ces volontés égale en intensité la seconde. Mais, par bonheur, les desseins nationaux ainsi entraves par les contre-desseins des nations rivales sont en petit nombre, et le progrès de la civilisation tend à les raréfier en substituant à ces duels meurtriers de volontés et de nolontés collectives une rivalité féconde d’initiatives concurrentes et parfois collaboratrices.
Des desseins contradictoires du même genre peuvent-ils coexister dans le même cerveau ? Oui, peut-être, dans le cas de folie, où la personne se rompt parfois en adversaires acharnés à se combattre de leurs résolutions contraires. La délibération, chez les gens sains d’esprit, est l’atténuation normale de ce conflit, et sa seule utilité est de conduire à la résolution finale où il s’évanouit. Si elle n’y aboutissait jamais, elle serait elle-même un cas pathologique. La délibération,