qu’elle trouve les plus merveilleuses solutions de ce problème malaise. Par toutes les formes de l’art, qui remplissent l’artiste toujours, et de plus en plus le public, d’une joie pure et vive, elle fait servir la peinture même de la douleur à nourrir ce plaisir subtil et complexe. Il y a des arts-désirs et des arts-croyances, des arts d’impression et des arts d’expression ; ceux-ci plus intellectuels et ceux-là plus affectifs ; et un art s’élève quand, tout en devenant plus impressionnant, il devient encore plus expressif. Les arts les plus intellectuels, théâtre et littérature, sont aussi ceux que l’évolution sociale fait prédominer. Mais il est remarquable que, par exception, la musique, art-désir par excellence, impropre à rien affirmer, à rien nier, et seulement apte à traduire avec une incomparable puissance la tristesse ou la joie, la douleur et le plaisir, est peut-être celui des beaux-arts (les arts littéraires étant mis à part et bien au-dessus) qui a été favorisé par notre siècle des plus heureux développements. Elle partage ce privilège avec la peinture de paysage, le plus affectif et le moins instructif des arts visuels, fixation colorée d’états d’âme. — C’est que le besoin s’est fait sentir de réagir contre l’hypertrophie de l’intelligence et de l’imagination même, nourries de conceptions abstraites ou idéales aux dépens du cœur atrophié ; et, surtout par l’expansion de l’immense marée musicale, ce siècle a organisé un vaste effort destiné à refouler l’insensibilité envahissante, le glacier scientifique.
La joie et la tristesse, le plaisir et la douleur, peuvent se prendre mutuellement pour objet ; et la musique est un bon exemple de quelques-unes de ces combinaisons dont nous avons à dire un mot. Les psychologues admettent un plaisir