impérieux commandements intérieurs qui prévaut dans son cœur.
IX
Cela dit sur les contrastes d’instincts, examinons rapidement les contrastes de sentiments. Sentiments-croyances ou sentiments-désirs, tous présentent cette opposition fondamentale du positif et du négatif. Mais commençons par les premiers, quoiqu’il fût plus conforme peut-être à l’ordre chronologique de commencer par les seconds.
L’orgueil et l’humilité s’opposent. L’état zéro ici ne saurait être fixe avec quelque justesse si l’on considère isolément l’organisme individuel, auquel on demanderait les conditions physiologiques et psychologiques d’un juste milieu normal entre les deux excès contraires. D’une époque et d’une région à une autre, le même individu serait jugé très orgueilleux ou très humble, suivant l’avis unanime des gens sensés. Cela dépend d’un certain taux moyen de confiance en soi, qui est répandu parmi les hommes réputés normaux d’une société donnée, et qui varie avec son état social. Les variations de ce taux sont dues au changement des mœurs dans un sens aristocratique ou démocratique, religieux ou libre penseur, qui lui-même a pour cause la diffusion de certaines doctrines ou de certaines voies nouvelles de richesse et de pouvoir. En outre, l’orgueil de l’homme le plus sain, sous l’empire d’influences sociales momentanément plus actives mais plus passagères, dans une foule, dans une assemblée, s’élève souvent à un niveau