les sentiments, pour voir si nous y rencontrons, par hasard, d’autres oppositions quantitatives ou du moins quantitatives-dynamiques que celles où se reflètent les deux seules oppositions psychologiques de ce genre, incontestables à notre avis, le désirer contraire au repousser, l’affirmer contraire au nier.
II
Qu’il existe des oppositions sérielles, qualitatives, en psychologie comme partout, cela est manifeste. Mais il n’est pas moins visible qu’ici comme ailleurs elles sont combattues par la nature des choses, et que leur rôle, toujours accessoire, va s’amoindrissant à mesure que la conscience s’élève et s’enrichit. S’il n’est pas de série de sensations ou d’images qui ne soit susceptible d’être suivie en deux sens inverses, d’être montée et redescendue comme une gamme, il faut bien reconnaître qu’en fait ce rythme régulier est exceptionnel. Pour une promenade de long en large dans un cloître ou dans un appartement, on fait cent promenades où l’on varie son itinéraire à l’aller et au retour ; et, quand cette exception a lieu, elle n’est qu’apparente, la monotonie machinale de ce va-et-vient ayant été adoptée pour favoriser l’essor libre des rêves ou des pensées du promeneur. Ce qui est ordinaire, c’est la répétition directe, sans nulle inversion, d’une suite d’impressions ou de souvenirs. De là l’habitude et la mémoire, condition nécessaire de la fantaisie et de l’imagination novatrices.