ce qui concerne notre Univers, celui qui se compose de toutes les myriades de systèmes solaires et de nébuleuses révélées par la vue du ciel étoilé, il y a été répondu diversement. Mais, ici comme partout, le progrès des connaissances a chassé l’idée de régularité symétrique de ses retranchements successifs. En dépit de l’irrégulière dispersion et de ce beau « désordre fixe » des étoiles, aussi inégales que multicolores, les théoriciens n’ont pas manqué, qui ont prétendu y substituer une imaginaire uniformité. Nous savons les prédilections mystiques du grand Keppler pour la forme sphérique et circulaire qui faillit l’égarer en ce qui concerne la gravitation de la terre autour du soleil. Il considérait aussi la voie lactée comme un grand anneau d’étoiles, ayant le soleil pour astre central. « Eugène, dit le P. Secchi supposait les étoiles disposées uniformément ; nous avons vu que cette idée n’est pas soutenable. Wright, Kant, Lambert ont beaucoup écrit sur la nature des systèmes qui renferment ces amas d’étoiles, mais toujours en conformant leurs idées sur le modèle du système solaire planétaire, tel qu’il était connu de leur temps » et qu’ils jugeaient bien plus étroitement réglé et discipliné, bien plus platement ordonne qu’il ne l’est en réalité. La découverte des petites planètes comprises entre Mars et Jupiter, aux orbites très inclinées sur l’équateur et souvent très excentriques, la grande variété des comètes et des météorites observées ont forcé l’esprit des astronomes les plus corrects à reconnaître le système solaire comme une œuvre non plus essentiellement classique mais, au contraire, profondément
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