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opposition de la nutrition et de la reproduction, alternant l’une avec l’autre ; 2˚ celle des deux opérations, successives et alternatives de la nutrition et de la dénutrition ; 3˚ celle du concours simultané des deux sexes dans l’acte de la reproduction. Quant à la première, ce serait la u rythme d’une bien grande importance. La génération peut être regardée, à certains égards, semble-t-il, comme une nutrition renversée, comme une assimilation extériorisée, ou la nutrition comme une génération à l’intérieur. Nous verrons plus loin, cependant, ce qu’il faut penser à ce sujet.

Il n’est pas douteux, en revanche, que la seconde opposition n’ait sa part de réalité : la cellule, en dépensant la substance ou la force qu’elle a, en se nourrissant, précédemment acquise, se dénourrit en quelque sorte.[1] Mais ce qui est plus que contestable, c’est que le mâle soit l’opposé de la femelle, c’est que le rôle de l’élément mâle, du spermatozoïde dans la fécondation, soit précisément le contraire du rôle de l’élément femelle, de l’œuf. Cette troisième opposition, qui serait statique, tandis que les précédentes sont ou seraient rythmiques, s’évanouit quand on la serre de près. Le spermatozoïde agité et flagelliforme s’introduit dans l’œuf sédentaire et sphérique : voilà la fécondation. Où y a-t-il là les éléments indispensables d’une opposition ? Le mouvement, nous le savons, ne s’oppose pas au repos, mais à un mouvement en sens inverse[2] ; la forme sphérique ne s’oppose à rien ; contenir

  1. Cette théorie de l’anabolisme et du catabolisme est assez accréditée pour que M. Fouillée ait cru pouvoir, par une vue des plus neuves et des plus hardies, fonder sur elle sa classification des caractères individuels dans sou ouvrage si profond sur ce sujet.
  2. Dans certains cas, cette condition serait remplie vaguement, s’il est vrai