qui s’est substituée aux précédentes. En effet, ce conflit de deux actions chimiquement contraires qu’on établissait autrefois entre les deux armées opposées de la végétation et de l’animalité, se trouve reporté dans le sein de chaque cellule animale ou végétale, qui, tour à tour, assimile et désassimile, gagne et dépense de l’énergie, ou, comme disent les physiologistes contemporains, est anabolique ou catabolique. Et à quoi sert ce jeu alternatif, si ce n’est à entretenir les caractères distinctifs de l’individu vivant, légèrement différent de tous les autres, et à rendre possible l’accouplement de cet individu avec un autre pour susciter une nouvelle et légère variation individuelle ?[1]
Mais l’accouplement serait-il une opposition ? Nullement. On pourrait le croire, il est vrai, à parcourir les nombreuses théories physiologiques auxquelles ce sujet a donné lieu. L’une des dernières et des plus ingénieuses, celle de MM. Geddes et Thompson, considère la distinction du mâle et de la femelle, dans l’ordre des fonctions de reproduction, comme correspondante à celle du catabolisme et de l’anabolisme, de la dépense ou de l’acquisition de force dans l’ordre des fonctions de nutrition[2]. Il y a là, en réalité, trois oppositions à la fois impliquées dans la même conception : 1˚ l’
- ↑ Autres oppositions : les glandes salivaires, les glandes sudoripares, sont soumises à des influences antagonistes, tour à tour excitantes et modératrices. Les vaisseaux sanguins, de même, par suite du jeu de l’appareil vaso-moteur... Les phénomènes de raction réflexe présentent des exemples innombrables d’opposition fonctionnelle.
- ↑ « Notre théorie spéciale consiste dans l’idée du parallélisme des deux séries du processus, la reproduction du mâle étant associée à un catabolisme dominant cl celle de la famille à un anabolisme relatif. »