le dire, le mouvement général du système solaire est non périodique, constamment changeant, différent de lui-même ; 2˚ il aboutit, intérieurement, à produire l’évolution géologique de chaque planète, de chaque corps céleste, évolution par stratification indéfinie, incessamment nouvelle, qui ne semble pas devoir ni pouvoir être un cycle réversible de changements.
On pourrait poursuivre : La vie en chaque être vivant, en chaque cellule, est-elle un tourbillon, un cycle ferme ? Oui. Mais la série des métamorphoses de l’être vivant, depuis l’ovule jusqu’à l’adulte, sinon jusqu’au cadavre, peut-elle être conçue comme retournée et circulaire aussi ? Non. Y a-t-il, en chaque espèce, un rayonnement de variétés ou une tendance à ce rayonnement, et quelques-unes de ces variétés s’opposent-elles, dans une certaine mesure, les unes aux autres, par une sorte de balancement alternatif de la vie spécifique ? Oui, ce semble. Mais la série paléontologique, dans son ensemble, est-elle concevable comme réversible ? Nullement.
Poursuivons encore. Par rapport à une proposition donnée, — le dogme de la Rédemption, par exemple, ou la théorie de la Sélection, — un esprit, après avoir parcouru tous les degrés de l’affirmation hésitante à la conviction absolue, peut-il les parcourir en sens inverse, jusqu’au doute, — ou bien, parti de la conviction affirmative absolue et descendu au doute, peut-il, par une série de changements contraires, s’élever à la conviction négative pareillement absolue ? Oui, et c’est là, à coup sur, une réversion très fréquente, et aussi nette qu’aucune de celles que présente le monde physique[1].
- ↑ Il en est de opposition en cela comme de la répétition. C’est une erreur de croire (et je pense l’avoir montré dans Je premier chapitre de mon ouvrage