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orgueil blasé trouvait une jouissance nouvelle dans ces caresses d’une poésie ingénieuse dédiée et consacrée à lui seul.

Voilà pourquoi Saint-Cyr obtint tant de faveur et tant de vogue, pourquoi il devint en quelque sorte une annexe de Versailles, une succursale de Marly et de Fontainebleau. Il ne conserva pas, il est vrai, ce caractère pendant la période exclusivement dévote qui marque la fin du grand règne ; mais il le retrouva plus tard en partie.

Nous raconterons dans ce livre, l’origine, la fortune et la passagère disgrâce du théâtre de Saint-Cyr ; nous le montrerons de nouveau florissant au xviiie siècle, célébré dans les salons et dans les journaux, fréquenté par la Cour, et ne disparaissant qu’avec Saint-Cyr même dans la tourmente révolutionnaire.

Les archives de la préfecture de Versailles où se trouve la plus grande partie des papiers et des registres de la maison royale de Saint-Louis nous ont fourni les principales sources de ce travail. Nous y avons découvert, ou, pour mieux dire, le savant archiviste M. Gustave Desjardins qui nous guidait dans nos recherches avec la