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ture qu’elle l’examina à l’aise, et qu’ennuyée du peu d’attention qu’il lui accordait, elle toussa légèrement. Le monsieur sursauta, regarda tout autour de lui et, voyant Reine, il ferma son volume, et sans aucune hésitation, s’avança pour la saluer. La jeune fille était loin d’être timide, elle répondit au salut, et inspectant si rien ne la troublerait, elle dit avec un peu d’ironie :

— Vous lisez un livre bien intéressant, Monsieur !

— Très intéressant, Miss, mais qui cesse de l’être du moment où j’ai la bonne fortune de vous parler.

— Oh, bonne fortune, quelques mots sans portée.

— Que non pas, car si c’est la première fois que vous daignez me voir, je vous ai aperçue bien souvent dans le parc, et je guettais une occasion de vous causer.

— Me causer !

Elle n’en revenait pas, et elle dévisagea l’individu : pas du tout désagréable. Mais qui pouvait-il bien être, elle le lui demanda :

— À qui ai-je l’honneur de causer, Sir ?