connus pendant longtemps, car le premier cadran plan ne fut inventé que par Aristarque de Samos (IIIe siècle av. J.-C). Mais ils offrent, comme au reste toutes les horloges solaires des anciens, une particularité qui les distingue des nôtres, et qui est, semble-t-il, une modification apportée par les Grecs à l’instrument babylonien. Ce n’est point le parallèle entier, mais l’arc diurne parcouru par l’ombre qui se trouve divisé en parties égales. Les heures ont donc une durée essentiellement variable ; chacune d’elles est la douzième partie du temps que le soleil passe chaque jour au-dessus de l’horizon, et non pas la vingt-quatrième partie de l’intervalle entre deux passages successifs au méridien ; dans l’astronomie ancienne, ces heures variables sont connues sous le nom de saisonnières (καιρικαί), par opposition aux heures fixes, dites équinoxiales.
La graduation de semblables appareils ne pouvait, à l’origine, être qu’empirique, et elle réclamait les observations d’une année entière. Est-ce sous cette forme, ou sous la forme babylonienne, plus simple, mais moins appropriée aux mœurs grecques, qu’il faut nous représenter les horloges que connaissait Anaximandre et dont il s’occupa, suivant la tradition constante ? Nous n’en savons rien, quoique la première hypothèse semble la plus plausible à première vue, tandis que la véritable division babylonienne, en douze heures seulement pour l’ensemble du jour et de la nuit, apparaît au contraire comme encore suivie par Eudoxe de Cnide. En tout cas, ces cadrans sphériques, se prêtant mal à l’usage public (car on ne pouvait les consulter que de très près), ne luttèrent qu’avec désavantage contre l’emploi de la clepsydre, pour les petites durées, ou contre l’usage approximatif d’évaluer le moment de la journée, d’après la longueur en pieds de l’ombre du corps humain. Quel qu’ait pu être d’ailleurs le travail d’Anaximandre, ou plus tard celui de Démocrite, auteur d’une Polographie, ils durent disparaître devant les perfectionnements apportés à la construction des cadrans à partir de l’essor des connaissances mathématiques, au ive siècle av. J.-C.
3. On peut admettre au moins qu’à ce propos Anaximandre s’occupa de la construction pratique d’une sphère, ce qui s’accorderait avec une autre forme de la tradition (Diog. L., II, 2 : Suidas). Mais chercha-t-il ainsi à représenter la voûte étoilée, ce que Cicéron attribue déjà à Thalès ? Il n’y a à cela aucune invraisemblance, car c’est bien vers cette époque que les Hellènes