Égyptiens leur année solaire vague. Il semble même avoir également suivi leurs mois de 30 jours (I, 24), contrairement à l’usage des mois lunaires que les Grecs observaient déjà et qu’ils conservèrent religieusement.
Si enfin (Diog. L., I, 24 ; cf. Apulée, l. c) le sage de Milet indiqua le diamètre du soleil comme étant la 720e partie du cercle qu’il parcourt (remarque qui trouvait naturellement sa place dans le même Traité), Cléomède nous a conservé le procédé élémentaire dont se servaient les Égyptiens pour trouver cette mesure.
Comme autres renseignements précis sur les connaissances astronomiques de Thalès, nous trouvons encore mentionné dans les scholies sur Aratus, qu’il n’admettait que deux Hyades, tandis qu’après lui on en énuméra jusqu’à sept ; d’autre part, il aurait marqué la Petite Ourse comme désignant le pôle plus exactement que la Grande. Callimaque (Diog. L., I, 23) voyait là un enseignement emprunté aux navigateurs phéniciens ; en tout cas, il l’avait trouvé sans doute consigné dans le poème de l’Astrologie Nautique, attribué par les uns à Thalès, par les autres à un certain Phocus de Samos.
Si ce poème a réellement différé du premier dont nous avons essayé d’indiquer le contenu, il ne devait guère renfermer davantage que quelques remarques sur les constellations et quelques pronostics météorologiques, analogues à ceux qu’on trouve à la fin des Phénomènes d’Aratus. Mais alors, quel qu’en ait été l’auteur, la pauvreté des indications qui s’y rapportent permettrait de croire qu’il s’est perdu de bonne heure et n’a jamais été entre les mains d’aucun des anciens qui nous en parlent.
8. En résumé, pour l’astronomie, l’ensemble des documents auxquels on peut ajouter foi nous montre Thalès possédant déjà des connaissances un peu plus relevées qu’en arithmétique ou en géométrie ; la détermination des saisons astronomiques et la mesure du diamètre du soleil nécessitent en effet des observations d’un caractère vraiment scientifique ; mais, malgré la légende de l’astrologue et du puits, qui nous représente Thalès observant lui-même (sans aucun matériel d’ailleurs), il ne parait guère qu’il ait fait progresser l’astronomie de cette façon ; il semble avoir surtout vulgarisé en Grèce par ses vers les connaissances qu’il avait recueillies dans ses voyages et dont le caractère pratique est en général nettement accusé. Enfin, tandis que pour les mathé-