(ibid., VIII, 52), que le philosophe était venu, alors que la ville venait à peine d’être établie. Le chronographe a d’ailleurs pris la même époque pour L’acmé de Protagoras, qui donna des lois aux Thuriens (ibid., IX, 56), d’Hérodote qui fit partie de la colonie athénienne, de Mélissos (ibid., IX, 24) qui, vers le même temps, commanda les Samiens dans leur guerre contre Athènes, enfin probablement de Gorgias, regardé comme contemporain d’Empédocle[1].
Pour ce dernier, la date choisie concordait assez bien avec celle de la victoire remportée Ol. 71 = 496, c’est-à-dire 52 ans auparavant, par le grand-père d’Empédocle, et dont témoignaient Aristote et Ératosthène. Apollodore ajoutait : « Quant à ceux qui prétendent qu’exilé de sa patrie, il se réfugia chez les Syracusains et combattit avec eux contre les Athéniens, ils me paraissent absolument ignorants. Car il était alors déjà mort, ou sa vieillesse se serait très prolongée, ce qui ne semble pas, puisque Aristote et Héraclide (du Pont)[2] disent qu’il ne vécut que soixante ans. »
Ainsi, d’après Apollodore, Empédocle aurait vécu de 484 à 424 ; je crois, d’ailleurs, comme Zeller et contre l’opinion de Diels, que l’expédition des Athéniens dont il est parlé dans ce passage est bien celle de 415.
Pour Protagoras, en lui donnant 70 ans de vie et 40 ans de profession de sophiste (Diog. L., IX, 56), Apollodore a seulement admis les chiffres donnés par Platon et supposé dès lors les limites 484-414 ; rien ne prouve, en effet, qu’il ait tenu compte de la légende d’après laquelle un des Quatre-Cents (411) aurait accusé Protagoras d’impiété et qu’il faille ici prendre comme limites la fin des olympiades et non leur commencement.
11. Démocrite. — Il me reste à ajouter quelques mots sur Démocrite. Nous avons vu comment Apollodore avait assez arbitrairement déterminé son acmé, et dès lors sa naissance vers Ol. 80 = 460. Mais si Thrasylle avait remonté cette dernière date jusqu’à Ol. 77,3 = 470, l’année d’avant la naissance de Socrate, il n’avait point une base plus assurée ; il prétendait seulement corriger le calcul d’Apollodore, d’après une opinion personnelle