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s’il est possible de constater sur l’Éléate une influence d’Alcméon ; car, si notre conjecture est vraie, cette influence doit nécessairement s’être exercée.

3. Rappelons tout d’abord ce que l’on connaît des opinions d’Alcméon. En dehors d’un passage important d’Aristote, que nous verrons plus loin, et de ce que dit Théophraste sur Alcméon au sujet des sensations, ces opinions ne figurent guère que dans le recueil d’Aétius :

« II. — 16. Alcméon s’accorde avec les mathématiciens pour reconnaître aux planètes un mouvement d’occident en orient opposé à celui des fixes. — 22. Alcméon : Le soleil est plat. — 29. (Voir Doxogr. d’Héraclite, 9. Cf. Diog. L., VIII, 83 : La lune a en somme la même nature éternelle.) »

« IV. — 2. Alcméon : L’âme est une nature se mouvant elle-même d’un éternel mouvement ; il la suppose ainsi immortelle et analogue aux êtres divins. (Cf. Clém. d’Alex., Protrept., V, 64 : Pour Alcméon de Crotone, les dieux sont les astres qu’il regarde comme animés. — Cf. Cicéron, De deor nat., I, 11 : Alcméon de Crotone qui a attaché la divinité au soleil, à la lune, aux autres astres et aussi à l’âme, ne s’est pas aperçu qu’il attribuait l’immortalité à des êtres mortels.) »

« IV. — 13. Alcméon : La vue a lieu par le contre-effet du diaphane. — 16. Nous entendons par le vide intérieur de l’oreille, car c’est là ce qui résonne par suite de l’entrée du souffle ; en effet, tout ce qui est creux résonne. — 17. Le principat réside dans l’encéphale. Nous sentons parce qu’il attire les odeurs au moyen de la respiration. — 18. La langue discerne les saveurs parce qu’elle est humide, tiède et molle. »

« V. — 3. La semence est une partie de l’encéphale. — 14. Chez les mulets, les mâles sont inféconds par suite de la légèreté ou de l’humidité de leur semence, les femelles sont stériles parce que leurs matrices ne s’entr’ouvrent pas. — 16. Le fœtus se nourrit par tout son corps ; il absorbe comme une éponge les parties nutritives de l’aliment. — 17. La tête, où réside le principal, se forme la première. — 24. Le sommeil se produit par la retraite du sang dans les veines, l’éveil par son épanchement, la mort par sa retraite totale. — 30. La santé est conservée par l’équilibre des puissances, humide, sec, froid, chaud, amer, deux, etc. ; la prédominance de l’une de ces puissances amène la maladie. Ainsi celle-ci arrive,