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11. Aétius, IV. — 3. L’âme du monde est exhalée de l’humide qu’il renferme ; celle des êtres vivants est de même nature (de feu), provenant du dehors et du dedans. — 7. (Théodoret, V, 23.) Les âmes qui quittent le corps rejoignent l’âme de l’univers comme étant de même genre et de même substance.

12. Aétius, V, 23. — Héraclite et les stoïciens : L’homme commence à être complet vers la deuxième semaine (d’années), quand se produit la liqueur séminale ; de même les arbres commencent à être complets, quand ils commencent à produire des fruits.

13. Sext. Empir., VII — (349) Les uns disent que l’intellect est extérieur au corps ; ainsi pensait Héraclite, suivant Ænésidème. — (129) Ce logos divin, au dire d’Héraclite, nous l’absorbons en respirant et c’est ainsi que nous devenons intelligents, que le sommeil nous plonge dans l’oubli, que le réveil nous rend la raison. Car, dans le sommeil, les pores des sens se ferment et notre esprit se trouve ainsi isolé de la communication avec l’extérieur ; il ne reste que celle qui correspond à la respiration et qu’on peut comparer à une racine ; cet isolement fait perdre la faculté de la mémoire. Mais au réveil, notre esprit se porte aux pores des sens comme à des fenêtres où, rencontrant le milieu environnant, il reprend le pouvoir de raisonner. De même que les charbons rapprochés du feu subissent la transformation qui les rend incandescents, tandis qu’éloignés ils s’éteignent, de même la portion du milieu environnant qui est devenue l’hôte de notre corps, perd la raison par l’isolement et redevient semblable à l’univers par la communication au moyen de pores assez nombreux. — 131. Ce qui paraît à tous en commun est assuré ; ce qui ne semble qu’à quelqu’un en particulier ne l’est pas.

14. Olympiodore (In meteor., 35a). — D’autres, parmi lesquels Héraclite, ont dit que la mer est une sueur de la terre et que, de même que la sueur des animaux, excrétion de leur corps, est salée, de même la sueur de la terre, excrétion de celle-ci, est salée ; c’est pourquoi la mer est salée.

15. Arius Didymus (Euseb. P. E., XV, 20). — Sur l’âme, Cléanthe compare les dogmes de Zénon avec ceux des autres physiciens et dit que, pour Zénon comme pour Héraclite, l’âme est une exhalaison douée de sentiment. Car voulant montrer que les âmes deviennent intelligentes par l’exhalaison, Héraclite les compare à des fleuves, disant : (v. fr. 22) et « les âmes s’exhalent des choses humides ». Ainsi Zénon, comme Héraclite, considère l’âme comme une exhalaison.