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chapitre v. — xénophane de colophon (f).

tant aux Lydiens leurs ruineuses folies, ils allaient à l’agora tout couverts de pourpre ; ils étaient souvent là plus de mille, superbes, la chevelure artistement ordonnée, exhalant le parfum de savantes onctions.

21. Le sol est pur, pures sont les mains et les coupes ; voici les couronnes de fleurs, voici le suave parfum qui circule dans la fiole. Le crater est debout, rempli d’allégresse ; il y a du vin et il ne fera pas défaut, il est prêt dans les cruches, doux comme le miel, odorant comme la fleur. Au milieu de nous l’encens exhale sa sainte vapeur ; voici de l’eau fraîche, pure et de bon goût, voici des pains dorés et la table est richement chargée de fromage et de miel onctueux. Au milieu, l’autel tout couvert de fleurs ; tout autour, dans la maison, les chants et la joie. Il faut d’abord, en hommes sages, célébrer le dieu par de bonnes paroles et de chastes discours, faire des libations et demander de pouvoir nous comporter justement ; voilà ce qu’il faut, amis, pas d’injures ; puis, que chacun boive de façon à pouvoir retourner chez lui sans serviteur, à moins d’être trop âgé. Et nous louerons celui qui, tout en buvant, dira des choses utiles et vertueuses, selon sa mémoire ou son esprit. Il ne faut pas raconter les combats des Titans, des Géants ou des Centaures, contes forgés par les anciens, ni des disputes ou des bagatelles qui ne servent à rien ; il faut toujours bien penser des dieux.

22. Pour une cuisse de chevreau, tu as reçu, présent honorable, celle d’un bœuf engraissé ; cela se saura dans toute l’Hellade, cela ne s’oubliera pas, tant qu’il y aura des chanteurs hellènes.

23. Ne verse pas d’abord le vin dans la coupe ; mais d’abord l’eau, le vin ensuite.

24. Voilà déjà soixante-sept ans qui ont ballotté mon inquiétude sur la terre hellène ; j’étais né depuis vingt-cinq, si je sais bien la vérité là-dessus.

25. La partie n’est pas égale, entre un impie et un homme pieux.