de l’évolution, surtout pour la partie qui concerne la matière inorganique ; il n’y a point à se figurer que le système contradictoire soit à jamais condamné, quand, pour reparaître, il n’attend peut-être qu’une idée scientifique nouvelle, tournant les esprits vers une autre direction.
Sans discuter par le menu les preuves de l’évolution du monde, on peut néanmoins dire en thèse générale qu’elles reposent sur un échafaudage de suppositions aussi plausibles que l’on voudra, aussi concordantes entre elles qu’on puisse le désirer, mais qui n’en gardent pas moins leur caractère hypothétique.
Si ce caractère est surtout, frappant en ce qui concerne la conception des nébuleuses non résolues en étoiles comme étant des mondes en voie de formation, la discussion des faits géologiques, qui constitue sans contredit, pour le moment, le plus solide appui des théories en cours, ne permet même pas d’affirmer aujourd’hui, d’une façon positive qu’il y a eu un moment où la vie a commencé sur la terre.
Il faut tout d’abord écarter la supposition de l’existence dans notre globe d’un noyau central fluide et à un degré de chaleur énorme, tant qu’il ne sera pas possible de démontrer ni que cette chaleur centrale joue un rôle quelconque dans les phénomènes de surface, ni qu’une couche donnée de l’écorce solide provienne directement du refroidissement primitif de la masse liquide.
À la vérité, en dehors de la chaleur solaire qui prédomine par ses effets à la superficie de notre globe, il y a bien, dans les profondeurs du sol, d’autres sources de chaleur dont on constate les effets plus ou moins notables, en particulier les phénomènes volcaniques ; mais il est constant que l’existence de ces sources de chaleur peut s’expliquer par les réactions chimiques qui s’exercent dans les couches solides de l’écorce, sous l’influence des eaux qui y circulent et des énormes pressions qui s’y développent.
D’autre part, on rencontre bien, comme base des terrains stratifiés déposés par les eaux, des roches d’origine ignée qui, comme les laves des volcans, ont été liquides et se sont solidifiées ; mais, bien loin d’être antérieures aux terrains d’origine aqueuse, ces roches se sont formées après eux, comme le montrent les bouleversements qu’elles y ont apportés ; elles se sont formées par des réactions chimiques analogues à celles qui se produisent encore aujourd’hui, et probablement aux dépens de terrains stratifiés qui ont disparu au-dessous de ceux que nous connaissons.