Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec notre parti, quoique Net-no-kwa eût dit qu’il n’y aurait pas de sûreté pour lui à venir à la rivière Rouge, où les parens de son mari étaient nombreux, puissans et vindicatifs.

Arrivés au saut de Sainte-Marie, nous embarquâmes tous nos bagages sur un navire marchand qui allait partir pour le haut du lac Supérieur, et nous continuâmes notre route dans nos canots. Les vents étant faibles, nous marchâmes plus vite que le navire, et l’attendîmes dix jours au portage (21). Il vint enfin jeter l’ancre à peu de distance de la rive ; mon père et ses deux fils Wa-me-gon-a-biew (celui qui met des plumes), l’aîné, et Ke-wa-tin (le vent du nord) allèrent en canot chercher nos bagages. En sautant à fond de cale du navire, le plus jeune tomba à genoux sur un nœud de la corde qui liait un ballot de marchandises, et souffrit beaucoup de cette chute. Dans la nuit, son genou devint très enflé ; le lendemain, il ne put pas mettre le pied hors de notre cabane.

Huit ou dix jours après, nous commençâmes