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contre les blancs, et avait cherché l’occasion de me tuer. Je courus donc me cacher dans les bois, où je passai le reste du jour et toute la nuit. Le matin, pressé par la faim, je me rapprochai de notre cabane à travers les jeunes cèdres, pour observer ce qui se passait, et m’assurer si je pourrais rentrer. J’aperçus enfin ma mère qui m’appelait et me cherchait dans les bois ; j’accourus à elle, et elle me dit de rentrer pour voir mon père que l’on avait blessé à mort.

Taw-ga-we-ninne, en me voyant, me dit : je suis tué. Il me fit asseoir auprès de lui avec les autres enfans, et nous parla beaucoup. Il nous dit : « Mes enfans, je vais vous quitter, je regrette de vous laisser si pauvres. » Il ne nous ordonna point, comme l’auraient fait beaucoup d’autres, de tuer l’Indien qui l’avait frappé d’un coup de pierre. C’était un homme trop bon pour vouloir, exposer sa famille aux dangers qu’aurait attirés sur elle un pareil ordre. Le jeune homme qui avait blessé mon père restait