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de mon père. L’hiver se passa de même que le précédent ; comme je devenais de plus en plus adroit et heureux à la chasse, au tir et aux piéges, on n’exigea plus de moi aucune part à l’ouvrage des femmes.

Au printemps suivant, Net-no-kwa, selon son usage, se rendit encore à Mackinac. Elle portait toujours un pavillon à son canot, et l’on m’a dit que, toutes les fois qu’elle arrivait à Mackinac, on la saluait d’un coup de feu de la forteresse. J’avais alors environ treize ans. Au moment du départ, j’entendis Net-no-kwa parler du projet d’aller à la rivière Rouge (19) visiter les parens de son mari. À cette nouvelle, plusieurs Ottawwaws se déterminèrent à partir avec nous. Parmi eux je remarquai surtout Wah-ka-zee, chef du village de War-gun-uk-ke-zée, ou l’arbre croche (20). Nous formions un convoi de six canots.

Au lieu de me laisser cette fois à la pointe Saint-Ignace, les Indiens débarquèrent la nuit au milieu des cèdres, et la vieille femme me conduisit