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Il mourut beaucoup d’Indiens dans le village, aucun des nôtres ne succomba. Aux approches de l’hiver ils commencèrent à se rétablir, et nous arrivâmes enfin à l’endroit où nous avions hiverné l’année précédente. Là on m’envoya faire des piéges à martes (18) comme les autres chasseurs. Le premier jour, je partis de bonne heure, travaillai sans relâche, et revins fort tard n’ayant fait que trois piéges, tandis que dans sa journée un bon chasseur en peut faire vingt-cinq ou trente. Le matin suivant, je visitai mes piéges et ne trouvai qu’une marte. Mes chances ne furent pas plus heureuses pendant plusieurs jours, les jeunes hommes se moquaient de mon manque de succès et de ma maladresse.

Mon père eut pitié de moi, il me dit : « Mon fils, j’irai vous aider à faire des piéges. » Il tint sa promesse, et passa un jour à faire un grand nombre de trappes qu’il me donna. Je pris dès lors autant, de martes que les autres ; mais les jeunes hommes ne manquaient aucune occasion de me rappeler l’aide que j’avais reçue