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Depuis que je suis devenu homme, je me suis trouvé dans des positions difficiles ; mais mon ardeur de réussir n’a jamais été telle que dans ce premier essai de chasse. A peine étais-je sorti du camp, que je rencontrai des pigeons, dont plusieurs vinrent se poser dans le bois à très peu de distance. J’armai le pistolet, et l’élevai à la hauteur du visage, presqu’en contact avec mon nez ; j’ajustai ensuite les pigeons et lâchai la détente. Au même instant, je crus entendre une sorte de bourdonnement semblable au bruit d’une pierre rapidement lancée : le pistolet était allé tomber à quelques pas derrière moi, et le pigeon gisait au pied de l’arbre sur lequel il s’était posé.

Sans songer à ma figure toute meurtrie et couverte de sang, je courus au camp rapportant mon pigeon en triomphe. On pansa aussitôt mes petites blessures, mon pistolet fut changé pour un fusil de chasse ; je reçus une poudrière et du plomb, et l’on me permit d’aller chasser aux oiseaux. Un des jeunes Indiens m’accompagnait