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m'avaient promis les marchands anglais du Maumee et je désirais qu’ils s’en souvinssent ; Les Indiens s'enivraient souvent, et dans cet état ils voulaient toujours me tuer ; j’allais alors me cacher dans les bois, et je n’osais en revenir que quand leur ivresse était dissipée. Pendant cette année, comme pendant la première, j’eus constamment à souffrir de la faim ; et quoique des Indiens étrangers à ma famille vinssent quelquefois à mon secours, je n’avais pas assez à manger ; j’étais traité avec bonté par la vieille femme, par ses filles, par Kish-kau-ko et par Be-nais-sa (l'oiseau), le plus jeune de ses fils, à peu près de mon âge. Kish-kau-ko, son père, et ses deux frères, Kwo-ta-she et She-mung, étaient cruels et altérés du sang des blancs. Be-nais-sa était beaucoup meilleur.

Pendant mon séjour à Saugenong, je ne vis des blancs qu’une seule fois ; un petit bateau passait ; les Indiens m’y conduisirent en canot, supposant avec raison que mon apparence misérable exciterait la compassion des hommes de