Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et je devais, comme à l’ordinaire, porter un lourd fardeau ; je n’avais pu me nettoyer entièrement, les Indiens s’en aperçurent et voulurent savoir ce qui m’était arrivé. A l’aide de signes et de quelques mots de leur langue, je leur fis comprendre comment j’avais été traité ; plusieurs parurent avoir pitié de moi, m’aidèrent à me laver et me donnèrent quelque chose à manger.

Souvent, lorsque le vieillard voulait me battre, ma mère qui, en général, me traitait avec bonté, cherchait à me faire un rempart de ses bras, et nous étions battus l’un et l’autre. Vers la fin de l’hiver, Kish-kau-ko, jeune homme d’environ vingt ans, partit, avec quatre autres Indiens de son âge, pour une expédition guerrière. Manito-o-Geezhik lui-même, aussitôt après la récolte du sucre, revint au village, réunit quelques hommes et fit ses préparatifs de guerre. J’étais depuis un an avec les Indiens, et je commençais à entendre leur langue ; le vieillard me dit en partant : « Je vais tuer ton père, ton frère