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travaux et d’obéir à tous leurs ordres ; cependant, j’étais traité avec une grande dureté, surtout par le vieillard et deux de ses fils, She-mung et Kwota-she. Pendant notre séjour dans ce camp de chasse, l’un d’eux me mit une bride à la main, et m’indiqua par geste une direction. Je crus comprendre qu’il me demandait un cheval, et je lui amenai le premier que je pus trouver ; je réussissais assez bien à deviner quels services on exigeait de moi.

Quand nous revînmes de la chasse, on me fit porter sur le dos, pendant toute la route, jusqu’au village, une lourde charge de viande boucanée ; je mourais de faim, je n’osais pourtant pas en prendre un seul morceau. Ma mère indienne, qui semblait avoir quelque compassion pour moi, mettait parfois de côté un peu de vivres qu’elle me donnait lorsque le vieillard s’était éloigné. Après notre retour au village, les jeunes hommes, quand le temps était beau, allaient harponner des poissons et m’emmenaient avec eux pour conduire le canot ; comme je