Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quement pour la satisfaire. Vers la partie supérieure du lac Érié, trois jeunes hommes, de ses parens, s’étaient joints à lui, et ils avaient marché tous sept vers les établissemens de l’Ohio. La veille de mon enlévement, les Indiens, parvenus à l'embouchure du Big-Miami, avaient passé l'Ohio et s’étaient cachés en vue de la maison de mon père. Plusieurs fois, dans la matinée, le vieillard avait eu beaucoup de peine à contenir l'ardeur des jeunes guerriers, qui, impatiens de ne point voir paraitre d’enfant, voulaient faire feu sur les ouvriers. J’ai déjà raconté toutes les circonstances de mon enlévement, jusqu’à la cérémonie de mon adoption sur la tombe même du jeune fils de Manito-o-Geezhik. Ma nouvelle famille me donna le nom de Shaw-shaw-wa-ne-ba-se (le faucon), et je fus ainsi appelé pendant tout le temps que je passai parmi les sauvages. Ma mère indienne se nommait Ne-keek-wos-ke-cheem-e-kwa (la loutre); cet animal était son totem (8).

Le printemps commençait à peine à notre ar-