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rivière. Les Indiens rirent en me voyant, me prirent les œufs et allumèrent du feu pour les faire cuire dans une petite chaudière (5). J’avais bien faim et je veillais sur ces préparatifs de repas, lorsque le vieillard accourut de l’endroit où nous étions débarqués ; il prit aussitôt la chaudière et jeta sur le brasier l’eau et les œufs en adressant, à voix basse et d’un ton précipité, quelques mots au jeune homme. Je pensai que l’on nous poursuivait, et j’ai su dans la suite que je ne m’étais pas trompé ; il est probable que quelques uns de mes amis étaient alors à ma recherche sur l’autre bord de la rivière. Les Indiens ramassèrent les œufs en toute hâte et se dispersèrent dans les bois, deux d’entre eux m’entrainant de toute la vitesse de mes jambes.

Un ou deux jours après, nous rencontrâmes un parti de vingt à trente Indiens, marchant vers les établissemens européens ; le vieillard leur parla long-temps : j’ai appris plus tard que c’étaient des guerriers shawneeses. Instruits par nous que des blancs nous poursuivaient sur les