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de ce qui se passa ensuite pendant assez long-temps ; je m’étais sans doute évanoui, car je ne criais pas. Enfin, je me trouvai sous un grand arbre qui devait être fort loin de la maison ; je ne vis plus le vieillard ; j’étais entre le jeune homme et un autre Indien trapu et très petit. J’avais probablement fait résistance ou irrité cet homme de quelque autre manière, car il m’entraîna à l’écart, prit son tomahawk et me fit signe de lever les yeux. Je compris parfaitement à ses gestes et à l’expression de ses traits qu’il me disait de regarder le ciel pour la dernière fois, parce qu’il allait me tuer. J’obéis, mais le jeune Indien qui m’avait enlevé retint le tomahawk déjà suspendu sur ma tête. Une vive altercation s’éleva entre ces deux hommes ; mon protecteur poussa un cri, plusieurs voix répondirent et je vis accourir en toute hâte le vieillard et quatre autres Indiens. Le vieux chef parut adresser quelques paroles sévères à celui qui m’avait menacé, puis il me reprit par une main et le jeune homme par l’autre, et ils me traînèrent