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promener dans la maison ; j’obéis, sans cesser de le pincer ; enfin, elle le reprit pour l’allaiter. Je saisis l’occasion et m’échappai dans l’enceinte de la palissade, d’où je gagnai rapidement une petite porte qui donnait sur la plaine. A peu de distance de la maison, et tout près du champ, s’élevait un noyer sous lequel j’allais souvent ramasser des noix de l’année précédente ; pour y parvenir sans être aperçu de mon père ou de ses ouvriers, il me fallut prendre quelques précautions. Je crois voir encore mon père au moment où je me cachai derrière l’arbre. Au milieu du champ, son fusil à la main, il faisait bonne garde contre les Indiens, tandis que les autres hommes travaillaient ; je me disais en moi-même : Je voudrais bien voir ces Indiens. Déjà mon chapeau de paille était à moitié plein de noix, lorsque j’entendis un bruissement ; je me retournai, c’étaient les Indiens. Un vieillard et un jeune homme me saisirent et m’entraînèrent ; l’un d’eux prit mon chapeau, jeta les noix et le plaça sur ma tête. Je n’ai aucun souvenir