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rive que nous devions former un établissement ; là étaient un peu de terre défrichée et une ou deux cabanes de bois, abandonnées à cause des Indiens. Mon père releva les cabanes et les entoura d’une forte palissade. C’était au commencement du printemps ; les premiers travaux eurent pour objet de préparer un champ à recevoir du grain. Dix jours à peine après notre arrivée, mon père nous dit un matin qu’au mouvement des chevaux il voyait que des Indiens rodaient dans les bois. John, ajouta-t-il, vous ne sortirez pas aujourd’hui de la maison... ; puis, après avoir recommandé à ma belle-mère de ne laisser sortir aucun des enfans, il alla dans les champs semer du grain avec les nègres et mon frère aîné.

Trois petits enfans, sans me compter, étaient restés à la maison avec ma belle-mère : pour me retenir plus sûrement, elle me confia le plus jeune, âgé seulement de quelques mois ; mais je ne tardai pas à m’ennuyer et je me mis à pincer mon petit frère pour le faire crier. Ma belle-mère me dit alors de le prendre dans mes bras et de le