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toujours il a respecté le texte, parce qu’il le regardait comme un précieux document historique ; il n’a jamais rectifié, jamais complété les raisonnemens de Tanner ; il s’est seulement permis d’élaguer quelques répétitions qui n’étaient point des traits de caractère, et n’avaient rien d’homérique ; il a aussi transposé un très petit nombre de faits qui demandaient évidemment une autre place, mais il ne leur a fait subir aucune altération. Ces modifications sont si faibles et si rares, qu’une étude approfondie du livre américain les ferait à peine découvrir.

Jamais il n’a été de devoir plus rigoureux pour un traducteur de s’effacer complétement. Vouloir prêter de l’esprit à l’enfant des forêts américaines eût été, à la fois, de la déraison et du mauvais goût ; mais le mérite de l’abnégation ne se comprend guère, même chez un traducteur : celui de Tanner a plus d’un droit à l’indulgence. Le mérite de la vérité est trop rare, aujourd’hui, pour que nul compte n’en soit tenu.