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somme plus grande de travail est exigée par leurs besoins nouveaux. Avant le voisinage des Européens, l’Indien ne détruisait que les animaux nécessaires à sa nourriture et à ses vêtemens ; il se reposait souvent et laissait le gibier se reproduire sur un vaste continent. Aujourd’hui, son territoire se resserre tous les jours, et l’avidité commerciale des Anglo-Américains, en lui offrant pour appât « l’eau de feu envoyée par le Grand Esprit pour la ruine des hommes rouges, » l’excite à d’immenses dévastations qui aggravent chaque année sa misère. Il lui faut aujourd’hui, pour satisfaire les mêmes besoins, un travail plus rude et plus continu ; aussi les hommes accomplissent-ils maintenant quelquefois par nécessité les tâches qu’ils regardaient jadis comme le devoir exclusif des femmes.

M. de Chateaubriand résume admirablement cet état d’une race d’hommes dont la civilisation aura un terrible compte à rendre à l’humanité :