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de ses souffrances. Parfois des lueurs, de vérité lui apparaissent ; il ne refuse pas de les entrevoir, mais elles laissent peu de trace dans ses souvenirs, et aucune préoccupation n’altère la sincérité de son récit.

C’est là un grand mérite de ses Mémoires, et leur extrême simplicité, ajoutant à l’importance du témoignage, en fait un des livres les plus curieux qui aient été publiés par la presse américaine. Le temps approche où l’histoire de l’Amérique sera divisée en deux époques bien distinctes, comme celle de l’Ancien Monde. Les peuplades indigènes du territoire de l’Union appartiendront toutes à l’histoire ancienne, sans plus laisser de traces dans l’histoire moderne. Lescarbot, Charlevoix, Lafitau, la Hontan, Lepage du Pratz, quelques voyageurs et missionnaires français seront utilement consultés par l’annaliste dont les études sur les races qui s’éteignent sont déjà peut-être commencées. L’Angleterre offrira aussi à ses méditations les récits de John et de William Smith, ceux de Lawson,