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petit nombre d’hommes généreux qui protestent, par leur conduite plutôt que par leurs écrits, contre les honteuses manœuvres de cette dépossession, dont le récit deviendra l’un des plus déplorables chapitres de l’histoire des républiques américaines. Mais, dans les États de l’Union, la majorité, qui fait la loi, se réserve le privilége de désobéir à la loi, et ne sait surtout pas tolérer chez la minorité le droit de discussion.

Les amis des Indiens ne hasardent guère en leur faveur que des poèmes, comme M. MacLellan, ou d’incomplètes et timides propositions. L’un d’eux, l’éditeur des Mémoires de John Tanner, M. Edwin James, voudrait que la république s’emparât de l’éducation de tous les enfans des indigènes, et en détruisant leur langue détruisît d’un seul coup leurs coutumes et leurs croyances.

Mais sans discuter ce qu’il y a de sauvage dans cette humanité, qui veut détruire une nation ; si les fils des Indiens pouvaient oublier eux-mêmes leur origine, les préjugés américains