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tard par une communauté d’intérêts légitimes ? Ce droit des nations civilisées à faire disparaître de la face du sol les peuples sauvages est devenu, chez la plupart des hommes issus de l’Angleterre, un simple axiome de droit public. Le capitaine Ross lui-même en proclame la justice dans la nouvelle relation de son second voyage de découverte aux régions arctiques; c’est, selon lui, une loi générale et équitable : toutes les lamentations d’une fade (mawkish) philanthropie ne sauraient rien y faire. Mieux vaut mourir lentement par les effets du rhum que d’être exterminé en masse par le fer et le feu de la conquête espagnole; ce n’est plus là qu’une mort volontaire.

A Dieu ne plaise que l’on veuille justifier ici les indignes excès des Cortès et des Pizarre ; mais que l’on compare l’état actuel des Indiens dans l’Amérique espagnole et dans l’Amérique anglaise : lequel des peuples européens obéit le mieux aujourd’hui à la loi de l’Évangile ?

Il est toutefois dans les états de l’Union un