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exorbitans : il est produit par la sève des érables. Voici, à ce sujet, quelques détails donnés par les voyageurs :

« Ces érables ont une sève admirable, et telle qu’il n’y a point de limonade ni d’eau de cerise qui aient aussi bon goût, ni de breuvage au monde qui soit plus salutaire. Pour en tirer cette liqueur, on taille l’arbre deux pouces en avant dans le bois ; et cette taille, qui a dix ou douze pouces de longueur, est faite de biais. Au bas de cette coupe, on enchâsse un couteau dans l’arbre aussi de biais, tellement que l’eau, coulant de cette taille comme dans une gouttière, et rencontrant le couteau qui la traverse, elle coule le long de ce couteau, sous lequel on a soin de mettre des vases pour la contenir. Tel arbre en peut rendre cinq ou six bouteilles par jour, et tel habitant du Canada en pourrait ramasser vingt barriques du matin au soir, s’il voulait entailler tous les érables de son habitation. Cette coupe ne porte aucun dommage à l’arbre. Les érables des pays septentrionaux ont plus de sève que ceux des parties méridionales, mais cette sève n’a pas tant de douceur. »

La Hontan, Mém. de l’Amérique, t. 2, p. 59.

« Lorsque la sève commence à monter aux arbres, dit Charlevoix, on fait une entaille dans le tronc de l’érable, et, par le moyen d’un morceau de bois qu’on y insère et sur lequel l’eau coule comme sur une gouttière, cette eau est reçue dans un vaisseau qu’on met dessous. Pour qu’elle coule avec abondance, il faut qu’il y ait beaucoup de neige sur la terre, qu’il ait gelé pendant la nuit, que le ciel soit serein et que le vent ne soit pas trop froid. A mesure que la sève s’épaissit, elle coule moins, et au bout