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près d’un demi-mille de moi, je tournai bride et m’arrêtai, leur faisant face. Ils s’arrêtèrent aussi, et regardant tout autour de moi, je vis que Wa-me-gon-a-biew s’était caché dans les buissons. Nous conservâmes nos positions, les deux cavaliers et moi, jusque vers le milieu du jour. Les habitans du village se tenaient en grand nombre sur une petite colline attenante aux cabanes, pour voir ce qui se passerait.

Fatigués enfin de leur halte, les deux fils de Ba-gis-kun-nung se séparèrent et vinrent à moi, chacun d’un côté. Je me tins en garde contre leur projet évident de partager mon attention pour me tirer plus sûrement un coup de fusil. A deux reprises, ils s’approchèrent de moi, puis, pour me couper la retraite, ils allèrent se poster entre moi et Wa-me-gon-a-biew. Je commençais à me lasser de leur conduite pusillanime, et lançant mon cheval au galop, je courus droit à eux ; ils s’enfuirent aussitôt dans la direction du village. Dans cette rencontre, je trouvai Wa-me-gon-a-biew plus poltron encore