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pouvais lire aucune détermination formelle d’intervenir dans ce qui allait se passer ; mais il y avait de l’encouragement dans la contenance de mon ami Be-na et d’un grand nombre de Crees qui l’entouraient. La famille de Ba-gis-kun-nung montrait seule une hostilité manifeste.

J’étais agité au point de ne pas sentir mes pieds toucher la terre ; mais je crois que je n’étais pas effrayé. Après avoir mis mon licou sur la tête du cheval noir, j’hésitai à le monter, parce que cette action devait me priver, un moment, de l’usage de mes armes, et m’exposer à une attaque par derrière. Me rappelant, enfin, que toute apparence d’indécision aurait alors le plus défavorable effet, je voulus m’élancer à cheval ; mais mon élan fut trop fort, et j’allai m’étendre tout de mon long de l’autre côté, mon fusil dans une main, mon arc et mes flèches dans l’autre. Je me relevai rapidement, portant mes regards tout autour de moi pour surveiller les mouvemens de mes ennemis. Tout le monde riait aux éclats, excepté la famille de Ba-gis-kun-nung.