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Les chefs qui nous guidaient ne voulurent point renoncer à leurs projets, et nous suivîmes, jour par jour, les traces récentes des Sioux. Nous trouvions toujours, dans les endroits de leurs campemens, la place de leur ko-sau-bun-zitch-e-gun, dont l’aspect nous démontra qu’ils étaient fort exactement instruits de notre marche. Il régnait alors, parmi nos jeunes guerriers, une propension manifeste à déserter ; les chefs travaillaient à la prévenir en plaçant quelques hommes de confiance en sentinelles dans les campemens et dans les marches ; mais cette mesure, que l’on emploie le plus souvent, est bien loin de produire d’heureux effets ; elle semble même augmenter de beaucoup le nombre des désertions, peut-être parce que les jeunes guerriers ne peuvent supporter aucune espèce de contrainte : aussi se montrèrent-ils de plus en plus inquiets et agités, lorsque nous eûmes dépassé la source de la rivière de Saint-Pierre, toujours à la poursuite des Sioux. Les traiteurs ont, vers la partie supérieure du cours