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montagne, nous nous tenions de plus en plus sur nos gardes, presque toujours cachés dans le bois pendant le jour, et marchant la nuit. Arrivés enfin à une distance de peu de milles, nous fîmes halte au milieu de la nuit, attendant les premières lueurs du crépuscule, heure ordinaire des attaques des Indiens. La nuit déjà fort avancée, un guerrier de grande réputation, nommé le Canard noir, prit son cheval par la bride et se dirigea vers le village, en me permettant de l’accompagner. Nous atteignîmes, au point du jour, le petit coteau qui dérobait notre approche à la vue de nos ennemis. Le Canard noir, élevant la tête avec précaution, aperçut deux hommes qui se promenaient à peu de distance de lui : alors, redescendant un peu le coteau, il agita sa couverture d’une manière convenue pour faire signe aux Ojibbeways d’accourir.

Aussitôt tous les vêtemens furent arrachés, et en un instant toute la bande nue apparut aux pieds du Canard noir ; les guerriers marchèrent ensuite en silence, mais rapidement, jusqu’à la