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de ses oncles, Indien perclus, qui n’avait pas marché depuis bien des années. On lui avait seulement dit que j’étais un homme blanc, et il en concluait que je ne pouvais pas chasser. Quand il vit ma femme : « Eh bien ! ma fille, votre mari tue-t-il quelquefois du gibier ? — Oui, répondit-elle, quand un moose ou un élan a perdu sa route ou veut mourir, s’il vient s’offrir arrêté sur son chemin, mon mari ne le manque pas toujours. — N’est-il pas allé chasser aujourd’hui ? reprit-il ; s’il tue quelque pièce de gibier, j’irai la chercher, je la rapporterai, et vous me donnerez la peau pour faire des mocassins. » Il croyait plaisanter, mais je lui donnai, en effet, la peau d’un élan que je tuai ce jour-là. Mes chasses continuant à être heureuses, je donnai du gibier à tous les parens de ma femme, et je n’entendis plus parler de leurs moqueries.

Quelque temps après, le gibier devenant très rare, nous crûmes devoir nous séparer dans diverses directions. Je remontai l’Assinneboin