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famille rêvèrent qu’un ours était près de notre hutte ; le lendemain matin, je le cherchai et le trouvai dans sa tanière. Je fis feu sur lui, et j’attendis un moment que la fumée de mon coup de fusil se fût dissipée : le voyant alors étendu au fond, je me baissai la tête en avant pour l’en tirer ; mon corps couvrait en partie la tanière et interceptait le jour. Je ne m’aperçus qu’il vivait encore qu’au moment où je mis la main sur lui ; il se releva et voulut sauter sur moi. Je m’enfuis de toute ma vitesse, mais il me serrait de si près, que pendant toute la course je sentis sur ma face la chaleur de son haleine ; il aurait pu me saisir, il ne l’essaya pas. J’avais pu prendre mon fusil en m’élançant de sa tanière, quoique poursuivi de très près ; aussitôt que je crus avoir gagné un peu de terrain, je lâchai par derrière un coup qui brisa la mâchoire de l’ours, et bientôt je l’eus tué.

Depuis cette épreuve, je pris plus de précaution, et n’entrai jamais dans la tanière d’un ours sans m’être assuré de sa mort. Vers la fin de