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le mauvais état de mon fusil, je tuai vingt-quatre ours et dix mooses. Ayant amassé ainsi beaucoup de graisse (83) que nous ne pouvions pas manger, je visitai un sunjegwun que j’avais fait après avoir tué les vingt mooses avec les sept balles, et j’y déposai ces nouvelles provisions. Quand le gibier devint très rare, je me rendis en cet endroit avec ma famille dans l’intention d’y vivre de nos provisions jusqu’au printemps ; mais Wa-me-gon-a-biew, sa famille et plusieurs autres Indiens avaient violé le sunjegwun ; je le trouvai entièrement vide. Réduit ainsi à la crainte d’une misère prochaine, je me vis forcé de me mettre à la poursuite des bisons. Heureusement la rigueur de l’hiver repoussa les animaux dans les bois, et en peu de jours j’en tuai un grand nombre ; je fus rejoint alors par Wa-me-gon-a-biew et plusieurs autres Indiens.

Nous étions campés dans un petit bouquet d’arbres dans la prairie ; une nuit, la vieille femme et plusieurs autres membres de notre