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qu’un élan, trois jeunes ours, qui grimpèrent sur un arbre. Je tirai ces derniers, et il en tomba deux ; mais comme ils pouvaient n’être que blessés, je m’élançai aussitôt vers l’arbre. A peine y étais-je arrivé, que je vis la mère ourse accourir en toute hâte dans la direction opposée. Elle releva l’ourson qui était tombé le plus près d’elle et se tenant sur ses pattes de derrière, le tint dans celles de devant comme une femme porte son enfant. Elle le regarda un moment, flaira le trou de la balle qui l’avait atteint au ventre, puis voyant qu’il était mort, elle le jeta et courut droit à moi en grinçant des dents et se tenant si droit que sa tête s’élevait à la hauteur de la mienne. Tout cela se passa si rapidement, qu’à peine avais-je rechargé mon fusil ; je n’eus que le temps de le relever pour tirer à bout portant. Jamais je n’avais mieux compris la nécessité d’un usage indien que je négligeais rarement. Après avoir déchargé son fusil, le premier devoir est de le recharger.

Pendant un séjour de près d’un mois, malgré