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couverture un grand et fort couteau dans lequel j’avais mis beaucoup de confiance. Très peu d’instans après m’avoir saisi, l’Indien qui me tenait du côté gauche saisit son couteau pour me percer les côtes ; mais son compagnon, un peu ivre, s’apercevant qu’il avait laissé tomber son couteau, le pria d’attendre qu’il l’eût retrouvé pour l’aider à me tuer, laissa ma main droite libre, et courut faire sa recherche auprès du foyer.

C’était l’instant que j’attendais ; je me dégageai par une secousse subite, et je fis briller aux yeux de l’autre Indien la lame de mon couteau. J’étais libre et je pouvais sauver ma vie par la fuite ; mais je savais qu’abandonner Wa-me-gona-biew dans l’état où on l’avait mis, c’eût été le livrer à une mort certaine, et je résolus de ne pas le laisser dans cette position critique.

Les Indiens parurent, un moment, étonnés de ma résistance et de ma fuite ; ils ne le furent pas moins de me voir soulever mon compagnon ivre, et, en deux ou trois bonds, le placer dans un